J'ai calculé mon empreinte pollutologique

Alors comme ça, il paraît que Conakry croule sous ses ordures ?

Que les papiers gras, les seringues usagées, les tongues démantibulées et consort, sont les invités VIP des plages de la péninsule ?

 
Jamais remarqué,
encore un coup des mauvaises langues.

Qu'il n'y a pas de transports en commun mais une multitude de taxis brinquebalants ?
Qu'une fumée noire s'échappe des épaves en circulation..?

...et que l'odeur des égouts à l'air libre rendrait asthmatique une flopée de gaillards en treillis ??
Cela dit, tout ça fait aussi des heureux :

Urk, c'est dégoûtant. Ben oui, parce que moi je suis contre la pollution. Enfin, celle des autres parce que la mienne, je m'y fais très bien. Faut dire qu'elle est bien plus chic !

Alors oui, j'ai osé, je l'ai fait... J'ai calculé mon empreinte écologique,
et ce n'est pas réjouissant.

1/ Se nourrir :

• Consommer local ? Ok mais s'il n'y a pas de local ici on fait comment ? A l'exception des fruits et légumes et quelques très rares produits guinéens manufacturés, on ne peut que consommer "container d'importation". Même les oignons, les pommes ou le riz viennent d'autres latitudes.
• Les cultures se font à hautes doses de produits chimiques, pour que ça pousse vite et sans maladie. Pas de Bio à l'horizon, sauf peut-être dans les congélateurs du Leader Price - Bio mais pas franchement écolo.
• L'eau du robinet n'étant pas potable, c'est l'eau en bouteille qui est sur la table (quand elle n'a pas une odeur d'oeuf pourri, comme de bien entendu !).

2/ Habiter :

• Lors des coupures de courant, le bâtiment est alimenté au gasoil. Le groupe électrogène a la taille d'un trente tonnes, il fait le même bruit aussi.
• L'air conditionné fonctionne dès que l'on a de l'électricité... et il arrive que les dents claquent. Mmmh... peut mieux faire il est vrai.

3/ Bouger :

• Ma voiture est un 4x4. Pour pouvoir faire de la piste, pour être en hauteur par rapport aux taxis en cas d'accident, pour supporter les innombrables trous sur les routes dans Conakry et ailleurs.
• Je l'utilise même pour faire 200 mètres. En cas d'accident grave, pas moyen de se faire soigner ici.

4/ Consommer :

• Le tri sélectif est fait directement dans les poubelles pour la récupération.

Pas glop.
Le métro, le Biocoop, le ménage aux vinaigre blanc et aux huiles essentielles,
c'est bel et bien de l'histoire ancienne.

Mais en fait, l'écologie c'est un truc de pays riche ?

Comments

[viotheyer]

Mais est-ce que nous permettons aux autres de choisir ce mode de vie "decroissant"? Ni en Europe ni ailleurs nous respectons des gens qui préfèrent de vivre simplement. Si on aime la "petite" vie, pas de manière, mais de substance on n'est pas considéré. Une femme indienne de l'Inde qui a gagné un prix nobel pour la conservation des variétés de riz locales a parlé lors d'un interview de "la richesse qui se trouve dans la simplicité".

Au debut que j'étais en Afrique beaucoup de gens m'aimaient pour mon amour de la vie simple. Petit à petit ca changeait surtout en ville et certains quartiers de la banlieue. On trouvait que je devais plus faire le style des Blancs. J'ai même entendu l'opinion que les réprésentants des ONG's doivent rouler en grande bagnole. Pour moi c'est le contraire. J'ai toujours aimè Guinée Solidarité de Nadine Bari à cause de son simplicité, à cause de son contact direct et amicale avec tout le monde.

Je ne suis pas contre les coupures, parce que ca nous permettait à voir la voie lactée, les chiens volants dans les manguiers, ca nous forcait à nous reposer tranquillement ensemble avec des petites causeries agréables et amicales. Quand je vivais au début à Room, les enfants dansaient et chantaient chaque soir jusquà tard dans la nuit. Après les groups sont venus et avec eux les mauvais films américains, la pollution, le bruit, la violence. Je n'arrive pas à comprendre, comment on peut considerer que ca représente un développement.

Je ne suis pas contre les coupures régulières de l'eau car ca fait économiser (si ca ne provoque pas d'inondations à cause des robinets oubliés ouverts!!!)

Même en Europe je récupère l'eau de la douche pour la toilette et je me lave toujours avec le kitili. Seulement avec ces quelques astuces, j'économise chaque jour dans les cinquante litres d'eau potable.

Et une chose est très bizarre: Dans cette vie simple et commune, ce bercement dans la foule qui est la grande famille, je ne connais pas la peur de la mort comme elle est omniprésente dans la vie occidentale et dans cette Afrique d'aujourd'hui qui cherche seulement à commettre les mêmes erreurs que nous.

Si je n'avais pas un enfant j'irai vivre au village, peut-être dans la brousse même.

Je vous souhaite un très bon séjour dans ma Guinée chérie.

[viotheyer]

Vous dites que vous êtes écolo, mais vous roulez en 4x4. Vous dites qu'il est impossible de faire autrement. Moi-même j'ai vecu dix ans à Conakry et je n'ai jamais voulu de voiture afin de ne pas augmenter les embouteillages et la pollution. J'ai toujours pris taxi ou macbanna, et quand c'était impossible de gagner taxi, j'ai pris déplacement et quatre personnes avec moi pour liberer la route et aider les gens.

J'avais envoyé des panneaux solaire à la place d'un group et quand à la banlieue je ne pouvais plus m'en servir pour des raisons de sécurité je chargais les batteries les heures de courant. Pour moi jamais un group a marché! Je ne me suis jamais servi de clim, sauf de ventilo.

A Leader Price je n'achetais que quelques croquettes pour mon chat et quelques bonbons pour mon fils. Sinon nous mangions le riz comme tout le monde, tapalapas, les fruits, tigas et - je l'avoue quelques biscrems de temps à autres.

Mais je ramenais de fôteta des condiments, l'huile d'olive, vinaigre et le café soluble en bio pour la santé et pour saboter les nestlé et autres qui se plaisent à ruiner l'Afrique.

Le riz du pays - on peut l'acheter partout, mais il est plus cher (pas un problème pour les Blancs et il faut le nettoyer plus soigneusement, pas non plus un problème, car tout les Blancs ont beaucoup de "boys" pour les aider),

Beaucoup de légumes du Foutah ne sont pas traité, on appelle ca "bio par pauvreté".

Les pompiteris de Dalaba ne sont normallement pas traitées, mais celle de Pita et de Timbi Madina sont beaucoup traitées et ne se conservent pas bien à cause de trop d'engrais.

C'est seulement depuis "le Francais" Alpha est arrivé au pouvoir qu'on commence à vendre des produits chimique agricole en grand style, c'est lui même qui les importent de la France.

Au début du règne du "Francais", il y avait une entreprise allemande en Guinée pour faire du courant avec les poubelles. Le nouveau gouvernement dirigé de l'Europe n'a pas voulu la coopération et aujourd'hui le pays se noye dans les poubelles ce qui n'était pas le cas du temps du "Dictateur Lansana"

Pour ce qui est de l'eau, il est possible de payer en Europe un filtre, même marché niger il y a des filtres venant de l'Inde qui coutent seulement dans les deuxcent mille.

Deuxièmement on peut payer les bonbonnes de consignes de Coyah et ce que j'ai fais pendant beaucoup des années c'est d'aller puiser au "forage". L'eau est impeccable!

J'ai aimé la vie en Afrique car j'étais libre de minimiser moi-même mon empreinte écologique, cette liberté je ne l'ai plus depuis que je suis de retour en Europe.

Mais il est vrai, depuis l'arrivée du "Francais" et de son ami Kouchner rien ne tourne plus en rond.

Je peux vous dire seulement que poubelles, embouteillages, coupures et même Ebola ne peuvent rien contre mon mal de pays

[Leopardskin]

oh, de l'air !? Merci Vivre en Guinée !
s'il y a une prochaine je ne dirais pas non :)

[vivreenguinee]

nous sommes en vadrouille sur Tamara ce week-end... un peu moins de pollution en perspective.

Si tu veux te joindre à nous n'hésites pas.
notre mail : vivreenguinee@hotmail.com

à +

[Leopardskin]

...mais le riz est rarement local car moins cher d'importation, c'est le drame !
Moi je préfère le riz gras ou le konkoué sauce tomate, slurp ;o)