Dalaba song
Si Dalaba était une song, elle serait inévitablement une love song.
Elle se gagne comme toujours après avoir parcouru un chemin sinueux peuplé de personnages inspirant le dégoût et la mélancolie.
Enfin, disons que ça déborde de vautours répugnants quoi...
A Dalaba l'hôtel semble hanté par ses fantômes et on ne serait pas étonné de voir surgir un colon de derrière les fourrés.
A l'entrée de la ville, les pancartes en faisant la publicité annonçaient un "dancing" et une "salle de congrès"... en réalité, un minuscule générateur alimente à lui seul tout l'hôtel, l'apéro dans la grande salle vide ressemblait donc plutôt à ça :
Il va de soi que la télé (oui oui, au fond, à droite !) n'était que pure décoration.
La végétation est luxuriante, même en saison sèche ; les manguiers croulent sous les fruits et on a l'impression que tout peut pousser en un clin d'oeil.
40 mangues pour 10 000 francs, qui dit mieux ? (moins de 1 euro)
(...qu'est-ce qu'on va bien pouvoir en faire...??)
Une bonne love song est évidemment emprunte de spiritualité. On fait donc une petit halte à la mosquée locale (ha ! j'ai réussi à la placer !) :
La mosquée à la campagne est un espace délimité par des pierres, autour d'un arbre...
...que les moutons ne se privent pas de traverser. Parfois, on y voit aussi du linge qui sèche ou des chaises longues à l'heure de la sieste.
Question à 1000 francs :
à quoi sert ce bâton en travers du cou de certains membres d'un troupeau de bovidés ?*
Nous avons emprunté leur habitat aux babouins, la preuve en image ci-dessous avec les reliefs d'un de leurs repas :
Peu avant notre arrivée ils se sont réunis autour de la pierre du milieu pour ripailler. L'observateur aguéri aura remarqué que des débris jaunes ont été laissés sur la pierre et à gauche de la photo on voit une gousse noire vidée.
C'était un festin de Néré (parkia biglobosa), une gousse qui pousse en grappes et contient des graines jaunes farineuses.
Le Fouta Djalon est d'une beauté époustouflante : le pont de singe, sur lequel les plus aventureux se sont risqués :
Les chutes de Kambadaga :
Sur une des trois chutes de Kambadaga
à ce moment on ne se rend pas vraiment compte que nous sommes sur un roc d'où l'eau chute sur 50m
Et après coup la vue d'ensemble nous fait frémir
"C'est tout mou un Blanc !"
ricanaient les enfants qui profitaient de l'occasion de regarder les photos pour me peloter.
Les photos à Dalaba sont là
*Seule la maman, meneuse du troupeau, en est dotée. Cela l'empêche d'accéder à des espaces dont l'entrée est protégée par des buissons ou des haies (propriétés, jardins potagers...) et par la même occasion d'y amener les suiveurs.
Merci à Diouma, notre guide passionné et passionnant, de l'association Fouta Trekking !